BRM 1000 km Chantepie Verdun juillet 2010
Comme l’année dernière, notre club organise un brevet randonneur de 1000 km en direction de la semaine fédérale de cyclotourisme à Verdun (1000 km Chantepie-Verdun à vélo, semaine fédérale et séjour en Allemagne).
L’année dernière, nous avions 13 inscrits à ce brevet dont 2 Cantepiens. Cette année, 4 Cantepiens doivent participer.
La participation à ce brevet permettra aux cyclos de s’inscrire plus rapidement l’année prochaine au Paris-Brest-Paris.
Le départ se fera de la place de la mairie de Chantepie à 15h le mercredi 28 juillet.
Le délai maximum est de 75 h. L’arrivée doit donc se faire au plus tard le samedi 31 juillet à 18h.
Nous espérons comme l’année dernière que les Cantepiens viendront nombreux au départ et nous accompagner sur quelques kilomètres.
Comme dans tout brevet randonneur, aucune voiture suiveuse n’est autorisée, les participants doivent se débrouiller par eux-mêmes.
Deux autres cantepiens rejoindront Verdun à vélo sur le même parcours en effectuant un voyage itinérant en une semaine.
A cette semaine fédérale de Verdun, environ 30 cyclos Cantepiens seront présents ainsi que 4 allemands d’Obrigheim.
Nous allons donc passer une semaine avec les allemands sur ce lieu de mémoire commun puis nous serons 9 cantepiens à nous rendre à Obrigheim avec les allemands qui nous ont préparé des circuits pour découvrir une partie de la Bavière (hébergement à Schwangau), soit en tout une quinzaine de jours avec nos amis Allemands.
Ce voyage en Allemagne s’effectue dans le cadre d’un échange à titre personnel avec les familles de cyclotouristes allemands, avec le soutien de Chantepie Echanges.
Vous trouverez le compte rendu de Véronique sous la carte
Le 1000, sa petite histoire, mon grand souvenir…
28 juillet 2010, il est 14h j’arrive à Chantepie, la veille j’ai rencontré Alain et Titius ils feront le brevet avec nous.
Les cyclos arrivent petit à petit, ma Juju est là, je tourne, je vire, je voudrais déjà être parti et en même temps je suis loin d’être sûre de moi, le doute est ancré jamais je n’ai passé une nuit complète sur mon vélo et encore moins enchainée à une journée de vélo !
Il y a trois jours j’ai eu un gros coup de fatigue, j’essaie de faire bonne figure mais je pense que ma Juju n’est pas dupe.
Dernière photo de groupe nous sommes 14 au départ, 12 atteindront Verdun.
15 h c’est parti, ils ne verront pas que j’ai larme à l’œil, le doute, le stress, je laisse ma sœur sur le bas-côté de la route, elle aurait tant aimé partir aussi.
Je suis mes compagnons de route, nous ne nous connaissons pas tous, mais nous avons 1000 kilomètres, 72 heures pour sympathiser ou non. Pour l’instant je suis en terrain connu, le rythme est un peu élevé et nous voici contraint d’appeler le restaurant à Daumeray pour les avertir de notre arrivée plus tôt que prévu!
Le groupe est déjà scindé en deux, repas pris, 118 km passés comme une lettre à la poste.
Le jour revêt son manteau de nuit, nous devenons luciole, les voix se font moins fortes, il fait bon ce soir, la nuit est étoilée c’est de bon augure ! Parfois j’entends les oiseaux de nuit voler non loin de nous, et ses pas qui trottent dans la forêt et qui semble nous suivre brrr, je ne me verrais pas seule à cet instant.
Une heure du matin petite halte à AZAY LE RIDEAU, contrôle-nous arrivons juste à la fermeture du seul bar d’ouvert ni bière ni rafraichissement, (ils sont pressés de fermer ont peux les comprendre), les cartes de route sont validées, nous voilà repartis.
Mes jambes vont bien, pas de coups de pompe en vue, le moral est là et le plaisir de vivre cette aventure aussi !
La nuit tous les cyclos sont jaunes!
Nos phares dessinent dans la nuit nos espoirs de réussite, chaque kilomètre parcouru nous rapproche de notre objectif, nous sommes au complet, pour des raisons de sécurité et pour certains (par manque d’éclairage suffisant) roulent avec nous.
3 h petite pause, j’ai une super pêche ! Quelques-uns ont un léger coup de pompe la nuit va être longue pour eux, le petit matin nous saisit de sa fraicheur, l’aurore nous offre un joli moment, c’est fou ce que l’on peut penser sur un vélo.
Les images de ma préparation me reviennent en mémoire, ma première flèche avec Pierre et Pascal, Omaha, St Malo, Caen, Roscoff, La Baule, Tours, tous ces kilomètres qui ont fait mon apprentissage et ma préparation pour qu’aujourd’hui ce brevet soit une belle réussite et me donne un aperçu de ce que sera le Paris Brest Paris pour moi.
Je suis la seule femme dans le groupe, on peut dire que c’est confortable, les garçons sont aux petits soins pour moi, je découvre la bonne humeur et l’humour de Phil 35 et d’Alain, Cricri mon « Parrain » veille sur moi jalousement, le silence parait-il légendaire de Titius mais son regard parle pour lui, nous nous occupons l’esprit en nous taquinant souvent, faisant parfois tourner bourrique notre capitaine de route Cricri !
L’euphorie me prends, je suis heureuse de ce défi, c’est l’aboutissement d’une préparation qui fut parfois difficile, les levées aux aurores, les brûlures du cuissard, les coups de faim, la fatigue qui s’abat sur vous sans crier gare ! Les coups de moue et baisse de moral, les paysages enchanteurs, les moments de silence qui en disent long et là, aujourd’hui, à cet instant, il n’y a qu’une joie énorme qui me met la larme à l’œil. Oui on peut pleurer de joie aussi en silence, caché avec pudeur par mes lunettes.
Le groupe est super, je découvre la gentillesse de Gaby du club de Chartres, pour lui aussi c’est son premier grand brevet, il ira au bout avec nous pour mon plus grand plaisir.
Mon âme et mon cœur déborde, j’aime la complicité du groupe, ce défi que je n’imaginais pas aussi intense d’émotion, comment sera l’arrivée si déjà à la moitié du parcours j’ai tant d’émoi ?
11h, voilà 20h que nous roulons sans dormir ! Le coup de pompe me surprend, mes yeux dérivent, ces nuages blancs se transforment en douillet édredon, et celui-ci quel bel oreiller !
J’aimerais que ma selle se transforme pour un instant en un confortable siège baquet, je reluque sur le vélo couché de Phil, je prendrai bien sa place moi, là, à cet instant, quelle idée d’avoir choisi le vélo debout !
Ma tête dodeline, dormir un instant, une minute, une seconde.
Allez Véro c’est maintenant qu’il faut avoir la force morale de lutter contre cette envie, je dévisage mes compagnons de route, ils ne sont pas plus frais que moi les bougres !
Decize, contrôle, sur le conseil de Phil nous poursuivons vers le deuxième hôtel prévu, nous avons 3 heures d’avance sur le programme, ce sera toujours cela de fait pour demain, je retrouve la forme, une partie de « toi à moi » avec Cricri s’engage, trente kilomètres et nous pourrons enfin dormir cela me réveille, le groupe ne dit mot, souffre en silence pour certains ! Finalement j’explose à dix kilomètres de l’arrivée, la fin n’est qu’une succession de bosses et de descentes.
Cricri est déjà couché et endormi, ouf jamais un lit ne fut aussi bon, mais il ronfle le Cricri mais chut personne ne le sait, les boules quiès enfoncé je m’endors à mon tour.
5 heures du mat, j’ai des frissons … Nous voici reparti dans la nuit, le bruit des roues libres nous accompagne.
Le départ est très vallonné, nous sommes dans le Morvan, et le levé du jour va nous offrir un merveilleux paysage, le manteau de brume s’élève dans la vallée, c’est féérique.
J’ai pris un peu de retard sur le groupe, tant pis je m’arrête pour immortaliser ce paysage, Phil, Cricri et Titius me rejoignent petite photo souvenir et c’est reparti.
Oh surprise les jambes vont bien, le moral aussi, ce soir nous serons à Contrexéville, déjeuner promis au bord de l’eau, se sera en fait au abord d’un cimetière certes avec un carré d’herbe mais garni de crottes de chien (peut mieux faire le G.O Phil 35 !).
Gaby et moi sommes un peu dépités mais le fou rire nous prends sur les facéties de Phil et du pauvre Christian qui sous l’effet de la fatigue ne perçoit pas qu’il s’est presque accroupi au-dessus d’un crotte de chien ! clic-clac kodak c’est dans la boite.
Col du Haut de Salin mon deuxième col, photo souvenir hé oui encore un, les kilomètres défilent nous sommes huit dans le groupe, il y en a un qui souffre le martyre il ne peut s’asseoir sur sa selle, cela peut faire sourire mais je n’aimerais pas être à sa place.
Nous pédalons avec joie et entrain, nous arriverons cet après-midi, pour l’instant nos cœurs accélèrent car nous allons rejoindre Pierre et Marité à 15 kilomètres de Verdun.Partis quelques jours avant, nous ferons l’arrivée des 1000 tous ensembles !
Je les aperçois enfin à la sortie du village, les visages sont fatigués, Marité m’offre un bouquet de fleurs des champs, il n’y a pas à dire nous sommes tous heureux de nous retrouver!
Petit appel à Raymonde et Cath pour nous assurer de leurs attentes à Verdun et c’est reparti pour les derniers kilomètres de cette aventure.
C’est curieux cette impression soudaine, de la joie car nous avons réussi le brevet dans les délais, sans anicroches, disputes, ou incidents mécaniques, de la tristesse de savoir que bientôt ce moment de grâce sera fini, il va nous manquer ce défi, ils vont me manquer ces compagnons de route, je suis consciente d’avoir vécu un moment exceptionnel, il y a en aura d’autres mais celui-là c’était mon premier grand brevet.
Nous jouons la pancarte Phil 35, Gaby et moi, mais en fait ils ne feront que me stimuler, me faisant croire qu’ils me dépasseront et moi je continue d’accélérer je la veux cette pancarte de Verdun, mes muscles me brûlent je suis à la limite de la rupture, mes mollets crient pitié!
Mes yeux s’embrument, de ce moment tant attendu et que pourtant je voudrais encore loin devant moi.
C’est fini nous mettons pied à terre, les jambes flageolent sous l’émotion, nous nous félicitons, nous réalisons difficilement, la pudeur parfois nous retient de pleurer.
Mais ce n’est pas tout à fait terminer, notre comité d’accueil nous attends au village de la semaine fédérale.
Raymonde, Cath, Magaly, Alain, Camille, Marc … nous prenons enfin conscience de l’évènement.
Ces larmes qui coulent de s’être trop retenues, je déborde d’émotions. Je vois dans leurs regards la joie partager de cette réussite. Merci Cricri ta préparation et ton soutien m’ont emmené au bout, regards brillants qui se croisent…Merci Raymonde discrète et pourtant si présente aussi…
Il n’y pas de mots, successions d’images de ce 1000, de ces mois de préparation, de ces compagnons qui vont me quitter, mon cœur bat la chamaille…mon âme a du vague-à l’âme…
Mais je sais déjà que je viens juste de tourner la première grande page de mon livre de souvenirs cyclos, il y aura d’autres moments comme celui-ci, alors vivement que cela revienne et que nous soyons plus nombreux encore, n’est-ce pas Magaly, Marc et Cath, Pierre, je pense à vous pour le PBP de l’année prochaine !
Partir pour découvrir … échanger, partager, et revivre ces émotions ensembles.
Merci à tous, du fond du cœur.
« Mi- Molette »