BRM 600 km 12 et 13 juin 2010

Quelques nouvelles de l’équipée cantepienne qui n’a malheureusement pas eu la chance de rester groupée jusqu’à l’arrivée…

Départ à 5h sans Franck qui était en retard. Tout juste le temps pour lui de préciser à Pascal qu’il ne fallait pas l’attendre et qu’il nous rattraperait à Gorron.

Nous montons la rue de Vern et retrouvons Philippe sur son vélo couché, chouette, il y a des cantepiens dans le bourg puisque nous voilà 9 inscrits : – Marité et Pierre, Christian, Pascal, Franck, Philippe, Thierry, Magaly et Marc.

Philippe part devant avec d’autres vélos couchés et avant Acigné, Christian nous recommande de continuer à rouler à notre rythme pendant que Pascal et lui ralentissent pour attendre Franck.

La solidarité habituelle du club est là…Arrivés à Liffré, nous voyons Philippe qui nous prend en photo et nous souhaite un « bon brevet et une bonne route ».

Nous en déduisons qu’en fait il s’était levé, habillé et préparé uniquement dans le but d’encourager ses amis ! Chapeau et merci.

Après t’être déjà absenté de la maison, la semaine passée pour faire le BRM 600 d’Angers ce fût très apprécié de te voir là !

Les kilomètres se suivent et soudain, un cyclo nous rejoint. C’est Franck mais il est seul ! Il n’a pas croisé Christian et Pascal ! Renseignement téléphonique croisé puisque Pascal appelle Franck au moment où Pierre téléphone à Cri-cri. Nos 2 amis, pris dans l’élan de bavardage sous la pluie, ont bien suivi le chemin de St aubin, mais pas le bon. Pour aller à « la plus belle ville du monde » aux yeux de Pierre (Fougères), ils ont tourné vers St Aubin d’Aubigné et non St Aubin du Cormier ! Ils vont devoir nous retrouver ultérieurement…

Arrivés à Fougères, Franck nous avise que son genou se révèle encore délicat malgré les 2 semaines de repos qu’il s’est imposé et préfère faire demi-tour. Christian et Pascal le croiseront (enfin) mais malheureusement sur le chemin du retour…

Alors que nous montons une côte mayennaise, Pierre annonce qu’il doit s’arrêter pour vérifier son pneu. Stupeur, une belle hernie l’endommage et pas de pneu de rechange.

Jusqu’à la semaine passée il roulait avec un pneu souple de 26″ dans la sacoche mais Marc l’a changé cette semaine…

Il faudra tenir jusqu’au contrôle de Gorron en espérant que le vélociste local soit muni de l’objet convoité…Dès notre arrivée, Pierre se met en quête de cet artisan qui le dépanne pour le pneu avant endommagé. Mais l’arrière n’est guère en meilleur état et un seul spécimen est disponible. Nous croisons les doigts pour qu’ils tiennent encore 470 km…J’en profite pour aller aux toilettes et aperçois Christian et Pascal qui arrivent comme je sors.

Un coucou et je rejoins les autres qui décident de repartir, rassurés que le « chasse patate » de nos amis soit terminé. Seulement ils ne reviennent pas. Nouvel appel : comme ils m’avaient aperçu, ils ont pensé qu’on était caché quelque part à les attendre, et ils nous ont cherché!

C’est au cours d’un arrêt « effeuillage » qu’ils nous rejoindront et nous avertiront que leur détour leur a imposé 18 km supplémentaires…

Le groupe (enfin !) formé, nous repartons. Nous avons désormais 2 sujets de railleries : la tournée des St Aubin de France pour les 2 échappés et mon pyjama qui me donne la sensation d’être sortie des années 1980…

Explication : au moment de partir le matin, je m’aperçois que j’ai oublié une de mes genouillères. N’imaginant pas partir en collant court, je dégote un vieux collant moulant qui me sers de pyjamas l’hiver quand on dort dans le camping-car.

Fleuri à souhait et très loin d’être esthétique, il alimente les conversations de façon très conviviale. Nous poursuivons notre route et nous arrêtons à Villaines la Juhel dans le même café que lors de notre brevet de 300.

Véro et cath nous manquent ! Pierre en profite pour faire appeler le vélociste du coin par un riverain afin de faire réouvrir le magasin pour changer son pneu arrière…

En cyclo averti, il commence son repas pendant que cet artisan arrive ! Pneus neufs, ventres pleins et vessies vides, nous ressortons mettre de la crème solaire. Pierre se renseigne sur l’éventuelle présence de « St Aubin » à proximité et le très loquace riverain nous confirme de cette localité, pas très loin du parcours, il a même son frère là-bas… Mais nos farceurs résisteront à remettre leur projet de virade St Aubinoise à plus tard et nous cheminons par l’itinéraire prévu. Nous avançons dans le vent à un rythme trop lent pour le timing du soir. Nous avons tous réservé le repas à Nogent mais celui-ci n’est servi que jusqu’à 21h30.

A Mamers, nous insistons pour que nos 4 compères s’éloignent de nous le plus rapidement possible afin de les prémunir d’un dîner froid. Christian en Samaritain habituel tente de me convaincre qu’il préfère manger froid que chaud mais je réussi à lui faire admettre qu’il en va de la réussite du brevet en lui-même.
Nous laissons donc nos amis s’échapper après une dernière accolade de Christian qui nous prouve un fois encore l’excellent esprit de camaraderie qui nous a fait vous rejoindre au club.

Ils leur restent 110km et 4h50 pour arriver dans les délais fixés par le resto. Nous continuons à un rythme moindre et nous arrêtons 4 km après Mortagne. Je propose à Marc de s’allonger un peu mais il refuse en préférant juste s’assoir un peu et manger du riz au lait.

Pendant notre arrêt, nos apercevrons le 1er cyclo sur le retour, il est alors 16h30… 2 autres suivront pendant notre pause. A 18h, nous nous arrêtons afin de prévenir Joël D. le président des cheminots de notre impossibilité d’être au repas et lui communiquons la situation de nos amis lors de notre séparation.

Nous le rappelons à 20h30 pour lui demander si sa proposition de ramener les « abandons » est toujours possible car notre retard ne présage pas une fin victorieuse. Nous nous savions trop peu préparés, nous partions en « ça passe ou ça ne passe pas », il nous semble plus sage de ne rien casser et d’arrêter.

Dans ma tête, je pense à Marité que je souhaitais accompagner pour ce 1er 600 et me dis que tout n’est peut-être pas fini pour moi. En montant dans une côte du Perche, en pleine forêt, j’arrive sur un chemin où sont stationnés plus d’une dizaine de quad, tous enfourchés par des hommes seuls.

Je me fais siffler et l’un d’entre eux me fait signe de le rejoindre à l’arrière du quad. Je leur signale que mon conjoint est juste derrière et qu’il a besoin des mêmes encouragements que moi. Un des hommes démarre et vient se positionner à mes côtés, me désignant lui aussi la place arrière disponible pour mon fessier. Je lui rappelle que mon mari me suit mais j’avoue avoir peur de l’issue de cette rencontre. Il fait demi-tour et va rejoindre Marc en lui expliquant que je lui ai signalé en avoir marre qu’il n’avance à rien.

Marc ne se démonte pas et lui répond sagement qu’il est effectivement plus fatigué que moi mais que c’est dû au nombre de km. La conversation s’engage et l’homme l’enquiquine encore jusqu’au moment où il lui demande d’où nous venons. A la réponse « de Rennes », il est incrédule et se renseigne sur notre destinée. Le fait de savoir que nous envisagions d’être à Nogent le Roi ce soir le calme définitivement au point de nous souhaiter bonne route.

J’ai eu peur…Le jour se couche doucement et nous croisons de plus en plus de cyclos sur le retour à qui nous souhaitons une bonne nuit et surtout beaucoup de prudence. A 21h45, nouvel appel de Joël qui s’inquiète des 4 cantepiens partis devant. Ils ne sont pas arrivés au restaurant où ils les attendent. Cela m’inquiète un peu car je crains qu’en accélérant le rythme, nos amis aient trop accéléré pour Marité.

Je culpabilise et me confirme que si j’ai le temps de manger ce qui traine dans ma sacoche avant que nos compères ne repartent, je vais continuer ce brevet pour Marité. La fin du parcours est plus roulante, nous arrivons à 22h40 à Nogent. Nous apprenons que nos amis y sont depuis 22h et j’explique à Joël que je vais sans doute repartir au moment où Pascal sort du resto en m’informant que Marité abandonne, trop fatiguée pour continuer.

Inutile pour moi d’envisager de repartir avec nos 3 amis que je ne veux pas mettre en difficulté une seconde fois dans la même journée, je rejoins alors définitivement Marité et Marc dans le groupe des abandons.

Nous apprenons que Joël n’a pas de nouvelles de Thierry et espérons de ce fait qu’il soit encore sur la route de la réussite du brevet. Au moment de partir, Pierre constate que sa lampe ne fonctionne pas. Problème lié au changement de pneu ? Autre souci ?

Nous finissons par démonter le feu sur pile de Marité pour l’installer sur la randonneuse de Pierre et les 3 amis s’en retournent. Nous dormirons dans le camion du club des cheminots avec 2 autres personnes ayant elles aussi laissé ce brevet leur filer entre les rayons. Peu après 5h les organisateurs nous réveillent pour repartir et Marité et moi demandons à profiter de leur hébergement pour aller aux toilettes. L’électricité et l’eau ont été coupées mais Amand G. de l’ASCR nous réouvre l’eau.

Nous profitons de sa pile pour nous éclairer car aucun de nous 3 n’est assez grand pour atteindre l’interrupteur du compteur électrique !!! Quand Marité sort des toilettes, elle avise Amand que celles-ci doivent être bouchées car le papier ne s’évacue pas. L’eau monte d’ailleurs et finit par déborder !!! C’est l’inondation Voici donc Marité à essorer la serpillère et moi à l’éclairer à la lampe torche… Cocasse à 5h30 du matin après avoir dormi moins de 4h recroquevillées sur nos sièges de voiture…

C’est quand Marité évoque un problème de sanibroyeur, tout en terminant l’opération de nettoyage, que je pense au motif de ce dysfonctionnement : sans électricité, le système de broyage n’a pas pu fonctionner ! Nous refermons la maison et partons enfin.

Le retour se fera avec des somnolences régulières. Nous appelons nos 3 valeureux amis à 9h, ils sont à 25 km de Villaines, soit à plus de 160km du but. Ils n’ont dormi que 2 fois 30 minutes et avancent doucement en raison de la fatigue. Nous arrivons au stade un peu après 10h. Un nouvel appel à 11h nous informe qu’ils devraient arriver vers 17h.

Marité les attend et nous repartons nous coucher…Je calcule que nous téléphonerons vers 18h pour ne pas les déranger si un quelconque souci physique ou matériel les a un peu retardés et c’est à 17h30 que mon téléphone m’indique que cri-cri est à l’autre bout du (feu) fil.

Fatigués par cette nuit quasi blanche, ils sont arrivés à bon port à 17h00. Toute nos félicitations à vous, je reste persuadée que nous avons fait (pour nous 2) le choix le plus sage, même si nous aurions aimé vivre encore un brevet ensemble. Mais pas de problème, nous recommencerons l’an prochain, avec une meilleure préparation bien entendu…Merci à Marité d’avoir osé venir malgré ses craintes de la nuit. Un jour viendra…

Magaly