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Flèche Rennes-Nantes-Rennes

Par -2°c le matin, le groupe de 6 randonneurs à commencer à étrenner son carnet de flèches le 20 janvier 2011.

115km aller, idem au retour, une belle balade qui est racontée vue de l’intérieur par Véro ci-dessous :

C’était un pari un peu fou de nous lancer ainsi sur cette flèche en tout début de saison, mais quand Cricri propose comment résister à cette folie ? On se dit, non, peut-être, faut voir et puis oui ! Et on regrette, un peu, beaucoup, à la folie.

Mais nous avons réussi, ensemble, tous ensemble, merci Cricri car pour toi aussi ce fût dur peut-être plus que nous, car pour la première fois en un an, je t’ai vu mal, très mal et pourtant tu étais devant nous et nous tous derrière toi.

« Petit cheval blanc dans le moment temps, qu’il avait donc du courage « …
Il est 3h45 et je sors péniblement de mon lit, la semaine a été dure, mais j’ai dit oui, je sais qu’il va faire un peu froid, mais bon, une fois lancé le corps se réchauffe, je me dis cela en avalant des tartines qui ont un peu de mal à passer, il est tôt et l’appétit léger .
4h30 je mets le nez dehors, le froid me saisit, petit moment de recul, le sol est gelé, la campagne bien blanche sous les lumières de mes phares, brrr j’ai le pressentiment que la journée va être pénible et je ne me suis pas trompée.
5h00 nous sommes tous là, Dédé Henri, Pascal, Christian, Cricri et moi, les regards ensommeillés, frigorifiés, et rions de notre folie !
Cricri est curieusement silencieux, bizarre, fini par avouer qu’il n’a dormi que deux heures, que le bourguignon et le petit vin qui va avec n’est pas encore digéré, bref notre capitaine n’a pas la pêche !
Nous roulons en silence, attentif, au givre qui parfois s’est déposé sur la route, le froid est vif, et les corps ne se réchauffent pas, personne ne dit mot, mon esprit gamberge, 230 km annoncés juste le double de samedi dernier, le froid, le petit vent gloups, ça va être long.
Les bidons sont gelés et le liquide se transforme en glaçon, difficile de se réhydrater.

7h du matin Cricri espère que le prochain village « Bain de Bretagne » aura un bar d’ouvert ! Curieux d’habitude les arrêts ce n’est pas son truc mais quand d’un coup il annonce qu’il a grand besoin d’un café, là le mythe en prend un coup, Cricri qui réclame un café faut-il qu’il ne soit pas bien !
Ce sera un grand café pour lui et certains autres, moi je craque pour un chocolat chaud avalé vite fait bien fait pour tenter de me réchauffer au plus vite, mes chaussures trônent sur le radiateur, vite un petit café avant de repartir dans ce froid glacial, -3° il n’y a pas que les Gaulois qui soient fous, mais les bretons aussi.
Henri a la patate, Cricri freine ses ardeurs en effet la journée va être longue et dure, mieux vaut faire attention de ne pas s’épuiser avant l’heure .
Au loin le jour se lève, dans une couleur orangée, un Renard nous surprend sur la route, un court instant immobile il nous regarde inquiet et disparaît dans la forêt du Gâvre. Le donjon féodal à Grand Fougeray se dessine, nous ferons un photo lors de notre retour, et poursuivons vers Pancé pour notre prochain contrôle, l’arrêt est salutaire car le froid nous glace jusqu’aux os, du moins pour moi car les hommes semblent mieux supporter, étrange…
Nous filons vers Orvault point d’arrivée de la flèche, casse-croûte dans un bar qui fait des économies de chauffage, il fait froid et chaque halte est à la fois salutaire sur le moment mais difficile quand il faut ressortir et se remettre en route. Le retour tout le monde serre les dents sauf Dédé et Henri qui affichent une belle forme, mais qu’il m’énerve Henri à décompter les kilomètres parcourus, plus que 100km, 90,80 là je n’en peux plus et lui dit d’arrêter , c’est moralement trop difficile, on rigole.
Pascal joue les animateurs du groupe et y va de sa petite crevaison, si il a osé ! Mais le pneu est aussi en très mauvais état, heureusement j’en ai un neuf de secours, il nous faudra environ un bon quart d’heure pour réparer et répartir, les kilomètres s’enchaînent et le silence reprend, les épaules rentrées, Cricri est en stand-by.
Nous nous arrêtons à Grand Fougeray pour la photo prévue à l’aller, mais la fatigue m’a déjà submergée et je n’ai pas la force d’effectuer un petit détour pour pointer mon BPF, tant pis je reviendrais .
Cath nous retrouve à La Noé Blanche, elle a la patate et son verbe réveille le groupe quelque peu sclérosé, je n’en peux plus, quelques douleurs se sont réveillées aux genoux, début d’inflammation, je n’ai pas assez bu, trop froid, et voilà la sanction immédiate.
Les côtes sont difficiles, je n’ai plus de force, et la main salvatrice de ma jumelle me pousse pour ne pas décrocher du groupe, et non Cricri tu n’as pas rêvé, Cath était bien là à me pousser.
Le vent nous assène, nous harcèle depuis le départ d’Orvault, c’est dur, trop dur, nous rêvons de douches chaudes, de couettes, et de soupes chaudes.
19h45 nous voici arrivés, épuisés, vaincus, presque heureux de l’avoir fait mais trop de souffrance pour en prendre conscience en cet instant. Les adieux se font rapides, vite se mettre au chaud et enfin se reposer.
Des jours meilleurs viendront, mais c’était chouette quand même !!

Véro